La Banque d'Angleterre, comme prévu, a maintenu le taux d'intérêt à 5 % lors de la réunion qui s'est terminée la semaine dernière, avec une répartition des votes de 8 contre 1 au lieu des 7 contre 2 anticipés, indiquant une posture plus ferme que prévu.

La BoE a maintenu une grande partie de ses recommandations précédentes, déclarant que la politique restera restrictive jusqu'à ce que l'inflation revienne à l'objectif. Quand cela se produira est très incertain, car le dernier rapport a montré une augmentation de l'indice de base en août de 3,3 % en glissement annuel à 3,6 %, dépassant les prévisions.

L'institut NIESR, dans son scénario de base, prévoit que l'inflation globale passera de 2,2 % actuellement à 2,8 % d'ici la fin de l'année. Même si cette augmentation est due à des effets de base, il est peu probable que la BoE commence à baisser les taux à un rythme comparable à celui de la Réserve fédérale. Actuellement, le marché prévoit une seule baisse de taux cette année, spécifiquement en novembre, de 25 points de base, avec un taux attendu à 4,75 % d'ici la fin de l'année et 3,25 % d'ici la fin 2025. En revanche, les prévisions de taux de la Fed sont beaucoup plus agressives : d'ici la fin de l'année, le marché des futures voit le taux dans la plage de 4,00 % à 4,25 %, et il pourrait descendre à 3,25 % dès mars. La dynamique favorise la livre, et si ce scénario se concrétise, l'élan haussier de la livre gagnera en force supplémentaire.

En ce qui concerne l'économie, les signaux en provenance du Royaume-Uni sont plus favorables que ceux en provenance des États-Unis. La croissance des ventes au détail en août a dépassé toutes les prévisions, indiquant une forte demande des consommateurs et soutenant l'inflation. Les indices PMI ont légèrement diminué mais restent en territoire d'expansion, ce qui place l'économie du Royaume-Uni dans une position favorable par rapport à celle des États-Unis. La plupart des facteurs fondamentaux suggèrent une pression sur les attentes de déclin de la livre.

La position nette longue GBP ajustée de 2,2 milliards de livres sterling au cours de la semaine de référence, à 5,18 milliards de livres sterling. Les positions restent haussières, bien que le prix calculé ait perdu sa direction.

La livre a franchi la résistance à 1,3266, que nous avions précédemment identifiée comme objectif le plus proche, et a atteint un plus haut de 2,5 ans. D'un point de vue technique, la dynamique haussière est forte et il n'y a pas de résistances significatives jusqu'à 1,4245. Le ralentissement du prix calculé est lié à l'équilibre des forces avant la réunion de la Fed de la semaine dernière, lorsque le consensus du marché était que la Fed augmenterait les taux de 25 points de base et que l'économie américaine était loin de la récession. Ces deux facteurs ne sont plus d'actualité, il y a donc moins de signaux haussiers pour le dollar, permettant ainsi à la livre de tirer parti de la situation et de tenter de consolider son succès. Le niveau de 1,3266 est devenu un support et l'achat est justifié en cas de repli à ce niveau, tandis qu'une correction plus profonde semble peu probable.